dimanche 31 août 2008

babel à berlin


Il est l'heure de Babel à Berlin ; une magnifique exposition retrace l'histoire de la Babylone antique, puis dans une deuxième partie évoque les nombreux mythes qui y sont liés... dont celui de la fameuse tour des langues, qui a semé la confusion parmi les hommes devenus trop ambitieux et ayant bravé leur Dieu.

On peut y admirer tant la fameuse porte d'Ishtar - l'un des trésors du Pergamon Museum, que des oeuvres plus contemporaines, une installation vidéo de bouches parlantes, un troublant camp de concentration en Lego, et même des 33 tours du mouvement Reggae. 

Mais ce Babel-là n'est pas le seul que l'on rencontre à Berlin, et n'oublions pas que le blog de la Betterave est surtout culinaire même si son auteure a d'autres intérêts aussi dans la vie...

Je vous propose donc de remonter du côté de Prenzlauer Berg, dans la très bobo Kastanienallee, où les boutiques succèdent aux jolies terrasses, depuis lesquelles on peut tant admirer les looks des passants qu'observer l'incroyable taux de natalité de ce quartier, qui fait plus de bébés que partout ailleurs en Europe.

Là se trouve un Imbiss, c'est-à-dire un petit snack de quartier en self-service, tout à fait exceptionnel : c'est le Babel, royaume de la cuisine libanaise, servie très généreusement pour des prix au-delà du raisonnable.

Avec nos plats, nous avons évidemment bu un Ayran, ce yoghurt liquide salé servi très frais. 

Les falafels comme la shawarma se sont avérés tout aussi savoureux que ceux de Dada. Dans la copieuse assiette de dégustation, nous les avons eu accompagnés de plein d'autres mezzés : des boulettes de viande épicées, des feuilles de vigne farcies, des légumes grillés, du taboulé de menthe, du hoummos, de la sauce pimentée, de feuilletés aux épinards, et j'en oublie probablement.

En deuxième assiette, nous avions raisonnablement opté pour un assortiment de légumes grillés, et avons été très copieusement nourris à deux bons mangeurs.


Il existe vraisemblablement un restaurant de la même enseigne du côté de Friedrichshain, mais le Babel dont je vous parle se trouve à la Kastanienallee 33.

dimanche 24 août 2008

manger au mao thaï et soigner la mauvaise humeur au riz blanc

Lorsque vous visitez une grande ville avec un petit garçon (non, je suis pas un petit garçon, j’ai 5 ans maintenant), la vie peut être ensoleillée (on passe vraaaiment des meeerveilleuses vacances) ou parfois pluvieuse (maaais qu’est-ce que je pourrais dessiner ? c’est nul, ce que vous me dites), voire orageuse (noooon ! je ne veux pas marcher ! j’en ai maaarre on a déjà marché hier, dans le zoo !).

Mais l’on finit toujours par se réconcilier (tu sais, je vous aime tous les trois, même quand il y a la mauvaise humeur) et il arrive parfois que des circonstances surprenantes conduisent à l’harmonie générale.

Par exemple, la simple idée d’un bol de riz tout simple, dans un restaurant thaï, parce que le petit garçon sait qu’il a été conçu là-bas (oui vous avez fait un gros câlin en Thaïlande papa et toi) et que sa maman lui explique qu’elle y retournera avec lui quand il sera un peu plus grand, enfin surtout son petit frère, mais qu’il faudra s’habituer à manger des choses différentes (parce que moi j’aime seulement les pâtes, avec du fromage râpé. Et le poulet. Et le riz ? oui, le riz aussi.). 

Et qu’on peut essayer dès ce soir, mais seulement si l’on laisse là la mauvaise humeur avant d’y aller.

Alors la maman, la marraine et son amoureux passent une excellente soirée à déguster de délicieux plats thaïs, pendant que le petit garçon, ravi lui aussi, engloutit deux grandes assiettes de riz.

Pour commencer, on déguste un petit cocktail, par exemple à base de jus de goyave, pour fêter le plaisir d’être ensemble à Berlin et l’annonce d’un chouette repas au restaurant.

Ensuite, chacun choisit son camp : pour betterave la marraine, un délicieux poulet aigre-doux présenté dans son ananas, croustillant juste ce qu’il faut, avec des noix de cajou. Pour son amoureux, une belle dorade grillée, assaisonnée d’oignons frais et grillés, et de tamarin. Pour D., la maman, un juteux curry rouge de poulet servi dans sa noix de coco.


Et pour tous, un riz blanc cuit à point, collant comme il faut, au vrai parfum de Thaïlande.


Avec ou sans humeurs à soigner, il faut donc aller découvrir dans l’un des plus agréables quartiers de Berlin et à deux pas du Pasternak, ce Mao thaï - qui est l’un des meilleurs restaurants thaïs que j’aie rencontré depuis mon voyage là-bas - et la maman du petit garçon est d'accord avec moi. 

Mao thaï, Wörtherstrasse 30, Prenzlauer Berg, Berlin.

vendredi 22 août 2008

l'autre pays du kebab et le roi du falafel

Aussi étrange que cela puisse paraître, c'est à Belin que le Doner kebab a été inventé ; kebab au moyen-orient, c'est simplement une grillade, à la base servie sur assiette. 

De là, les nombreux habitants turcs de la capitale allemande ont imaginé une version sandwich, c'est le fameux Doner kebab dont les enseignes envahissent nos villes, souvent à notre grand désespoir gustatif, car la viande que l'on y vend est en en seul bloc formaté qui contient je ne sais quels bas morceaux.

Une vraie bonne viande de kebab - ou shawarma - est constituée d'un empilage de tranches de viandes, bien compactées sur leur broche, avec au sommet quelques tomates dont le jus gardera la viande bien humide tout au long de sa grillade. Ce sont donc de vrais morceaux, épicés et bien grillés, que l'on devrait retrouver dans nos kebabs.

Si vous passez par Berlin, je vous souhaite de passer chez Dada Falafel lors d'un moment de fringale, le meilleur fast oriental que nous avons rencontré jusque là ; il se trouve entre Linien- et Oranienburgerstrasse, juste en face de l'ancien squat Tacheles, à Mitte. 


Le shawarma comme les falafels sont vraiment excellents, et dans la version sur assiette servis avec du hoummos et deux petites sauces, piment ou citron, et une petite salade de boulghour.


L'adresse exacte de ce roi du falafel : Linienstrasse 132, Berlin. Quelques tables en terrasse vous permettront de déguster votre plat sur place par beau temps, et en cas de pluie, il me semble avoir repéré un mini-coin bar.

Et à déguster avec, comme dans tout le reste de la ville, une Bionade, limonade pétillante bio qui remplace peu à peu le Cola dans tous les cafés branchés et bobos d'ici.



La Bionade existe en version Sureau, Orange-gingembre, Litschi ou Herbes. Et je me souviens l'avoir déjà trouvée dans un supermarché suisse à l'enseigne orange portant 2 fois la syllabe o ...

jeudi 14 août 2008

nobel à la vodka pour le pasternak


Une première chronique berlinoise, une première chronique de restau pour la betterave ; il fallait bien de la cuisine russe, et un bortsch !

Pas toujours évident de penser à sortir son appareil photo au moment où l'on s'apprête à se jeter sur une assiette tentante, et pas toujours évident d'avoir une lumière adéquate, lorsque l'on mange tard ; je ne sais pas si il y en aura donc beaucoup, de ces chroniques restaurantes, j'ai raté celle des poulets rôtis mais le lien figure dans mon dernier billet carambar, je vous conseille aussi cette chouette adresse rustique.

Le Pasternak, donc. Un restau russe, avec une jolie terrasse, et un tout petit salon romantique si vous y allez en saison plus fraîche avec un/e amoureux/se...

Nous nous étions trois et la terrasse nous disait bien, la salle d'amoureux sera pour une autre fois.

En entrée, j'ai donc pris un bortsch, avec une tombée de crème acidulée, des légumes en morceaux. Le bortsch peut varier beaucoup d'un lieu à l'autre, d'une adresse à l'autre. En Pologne, je l'ai rencontré le plus souvent très très clair, avec des petits morceaux de boeuf et de légumes, mais pas du tout en potage épais comme je l'avais plutôt mangé en Europe occidentale.
L'autre soir en version russe, il était aussi assez liquide, végétarien, et vraiment excellent. Une entrée toute légère et pourtant réconfortante. En parallèle mes deux voisins s'étaient décidés pour l'entrée paysanne.

Pour la petite histoire, trois assortiments sont possibles en entrée : Bauern, Intelligenz, Proletariat, et un assemblage des trois est nommé Kollektiv...

Le Bauern réunissait des pommes de terre froides mais frites, une petite ratatouille de légumes, du pain noir de noir, une délicieuse petite salade de fromage papriké que j'ai goûtée par un détour de fourchette...

Le bortsch m'avait bien ouvert l'appétit pour me jeter sur le boeuf stroganoff ; portion à première vue petite, qui s'est avérée en réalité plus que suffisante, avec son sarrasin servie dans une coupelle de pâte à pain, et sa délicieuse sauce crémeuse.

Pour mon chéri de voisin, un shashlik géant sur sa grande pique de barbare, avec une petite sauce sucrée et des légumes grillés.


Pour mon ami de voisin, parfait guide dans Prenzlauer Berg, un ragoût à base de porc absolument délicieux mais dont nous ne nous souvenions déjà plus du nom, à peine après l'avoir commandé.


Tout ça avec des petits verres de vodka, parce que c'est comme ça qu'on mange russe, et parce que ça nous rappelait à tous les trois des souvenirs moscovites festifs, avant d'aller déguster une glace plus loin dans le quartier, en buvant des (grands) verres de vin blanc (2 décilitres souvent généreux), puis de rentrer sur nos vélos un peu sinuants dans la douce nuit berlinoise.

C'était donc le Pasternak, à Prenzlauer Berg, tout près de Wasserturm, dans un quartier où nous retournerons tester les autres adresses de notre ami C.


dimanche 10 août 2008

un cake au carambar en souvenir de journées soleil

Il pleut sur Berlin, et c'est dimanche, nous nous sommes levés tard après une orgie de poulet rôti dégusté avec les doigts en très agréable compagnie... et me voilà donc de retour sur la betterave, pour vous faire partager un cake régressif étonnement délicieux, que j'ai eu le plaisir de partager avec de souriants amis et amies, lors du week-end de notre fête nationale, dans un village au nom étrange, au bord d'un lac petit mais doux.

Soyons honnêtes, je ne l'ai pas inventé, ce gâteau régressif ; il ne me serait même pas venu à l'idée de cuisiner un truc pareil, bien qu'il y a déjà quelques années Philippe Conticini m'avait amenée à faire fondre des carambars pour les mêler à un chocolat noir bien noir dans des verrines, avec un peu de lait mousseux, pour les curieux c'était là-dedans.

Mais en surfant ici ou ailleurs, je suis tombée plusieurs fois sur ce cake aux carambars, et un grand week-end plein de gourmands m'a paru une bonne occasion de le tester, et de pouvoir jouer à "et tu crois qu'il est à quoi, ce cake ?"

J'ai adapté la recette pour un petit moule à cake en alu jetable, pas écolo mais si pratique lorsque vous partez chargée avec quatre cakes dans votre sac (si, si, il y en avait quatre en tout, dont deux délicieux aux abricots dont je vous reparlerai peut-être, et un tout raté aux courgettes, bon au goût mais à la consistance spongieuse et trop mouillée, dont je ne vous reparlerai pas). Si vous avez un moule standard, faites x 1.5 et vous obtiendrez à peu près les proportions originales :

- 10 cl de lait
- 16 carambars
- 100g de beurre + 1 noix
- 100g de sucre en poudre
- 2 oeufs
- 100g de farine
- 1 cc bicarbonate (ou 1/3 sachet de levure)

Préchauffez le four à 180 degrés.

Faites fondre à feu doux le lait et le beurre dans une casserole, quand c'est chaud, ajoutez les carambars (soigneusement épluchés) et mélangez régulièrement, jusqu'à ce que le tout aie fondu en une belle masse brune et odorante.

Pendant ce temps, beurrez votre moule à cake avec la noix restante, et mélangez dans une terrine le sucre, les oeufs battus, la farine et le bicarbonate (à remplacer allègrement par de la poudre à lever, c'est que moi je n'en avais pas). Enfin, ajoutez-y votre soupe de carambars fondus, et mélangez bien avant de verser dans le moule.

Faites cuire environ 40 minutes.

Laissez refroidir, ce cake se gardera très bien 2-3 jours bien emballé ou dans une boîte hermétique, et coupez en tranches à faire déguster les yeux fermés à des amis curieux.